En octobre dernier, à plus de 30km de Porto, le capitaine David Smith a pu rapporter qu’un groupe d’orques s’était approché et avait commencé à se cogner très fort contre la coque du bateau. Au bout de deux heures, tout est redevenu silencieux et les orques n’étaient plus là.
Ces six derniers mois, au large des côtes espagnoles et portugaises, de nombreux incidents comme celui-ci, impliquant des orques qui attaqueraient des bateaux ont été signalé. Loin des récits habituels d’une rencontre avec ces animaux emblématiques, comment expliquer ce comportement si particulier ? Une enquête scientifique est menée actuellement par l’équipe de Ruth Esteban du Whale Museum de Madère, pour tenter de comprendre ce qui pousse ces animaux à agir de la sorte.
En apprenant ces incidents, Dr. Ruth Esteban, scientifique spécialisée dans l’étude de cette population d’orques, était étonnée. Peut-être s’agissait-il pour elle d’une mauvaise interprétation des intentions de ces animaux souvent très curieux vis-à-vis des bateaux. En analysant leurs comportements, les scientifiques ont déterminé que la plupart de ces « attaques » étaient orchestrées par les mêmes trois jeunes mâles du groupe et aucune forme d’agressivité n’a été mise en évidence. L’équipe s’accorde à dire que, loin d’un esprit de vengeance de ses animaux, il est plus probable que ces jeunes orques aient trouvé une nouvelle façon de jouer avec les bateaux. La partie qui les intéresse particulièrement c’est le gouvernail, cette pièce mobile qui permet de faire bouger le bateau et qui, pour un groupe de jeune orque, peut devenir une source de jeu très divertissante. Il ne s’agit donc pas d’attaques mais plutôt d’interactions.
Pourquoi voit-on des orques chez nous?
La présence d’orques dans l’Atlantique n’est pas un évènement rare en soit. Nous avons par exemple chaque année des observations sur notre zone d’étude, le long des côtes basco-landaises. La raison ? La présence de leurs proies préférées, le thon rouge qui migre vers les eaux chaudes de Méditerranée.